Indemnisation des riverains victimes des pollutions de l'Èze

Une timide reconnaissance des pollutions de la rivière par la station d’épuration de la cave Terres Valdèze qui ne règle pas encore le problème des nuisances olfactives
Dans l’affaire des pollutions de l’Èze révélées par l’enquête de l’Office Français de la Biodiversité en 2021 et 2022, le procureur du pôle régional environnemental de Nîmes a décidé de mettre en place un comité de suivi de la station d’épuration de la cave Terres Valdèze en exigeant la régularisation des conditions d’exploitation du site et l’indemnisation des associations et riverains victimes de la pollution.
(Pour un exposé détaillé de l’affaire : http://sosdurancevivante.org/index.php/joomla-fr/ester-en-justice/sos-durance-vivante-porte-la-voix-de-l-eze/l-eze-empoisonnee).
Depuis 2020, L’ADREVE, association de défense des riverains du Val de l’Eze, regroupe plusieurs dizaines d’habitants de La Tour-d’Aigues impactés par les odeurs nauséabondes et les pollutions générées par le développement des activités agro-industrielles de la station d’épuration implantée en entrée de ville, juste derrière la cave Terres Valdèze, le long de l’Èze. En effet, à compter de 2010, la cave a considérablement grossi et transformé ses activités vinicoles traditionnelles en développant une station d’épuration de collecte des déchets vinicoles de toute la région, avec, en dernier lieu, en 2019, la collecte des déchets provenant de la cave d’Ansouis. Discrètement aussi, le plan local d’urbanisme adopté en 2018 a consacré la réservation de ces espaces traditionnellement agricoles à une destination industrielle.
Résultat, une ICPE, installation classée pour l’environnement, soumise à autorisation préfectorale, mais qui ne semble pas aux normes, qui a l’air d’avoir bien du mal à prévenir les nuisances pour l’environnement et le voisinage : les odeurs nauséabondes ne nous permettent pas de jouir de nos terrasses ou de nos jardins normalement, nous hésitons à recevoir des amis chez nous tellement le quartier est régulièrement empuanti.
Habitants de la Ferrage, le long du chemin de Verdache ou du lotissement des jardins, nous tentons depuis plusieurs années de comprendre et de prévenir cette situation, mais le dialogue est difficile, voire impossible, puisque nous sommes systématiquement confrontés à une posture de déni, voire de dénigrement, étant présenté comme des râleurs qui empêchent les travailleurs de travailler alors que nous subissons une situation totalement anormale. Depuis que certains riverains ont demandé à un juge civil une expertise sur les odeurs nauséabondes, la position de la cave a été de rompre tout dialogue : c’est vraiment la double peine ! Nous souhaiterions que cela change car si nous pouvons être fiers d’avoir des activités économiques d’envergure à l’entrée de notre ville, nous ne pouvons cependant accepter des pollutions majeures du milieu naturel et l’empuantissement chronique de notre cadre de vie.
Pour résumer, si l’on s’en tient à la décision du procureur, afin d’éviter des poursuites pénales suite à l’enquête de l’office français de la biodiversité en 2021 et 2022, la société des eaux de Marseille va nous faire des chèques : 2.700€ à la fédération de pêche du Vaucluse, 3.000€ à l’ADREVE, 3.000€ à SOS DURANCE VIVANTE, 150 € à chacun de 37 riverains qui se sont constitués.

Des petits chèques, trois ans après les faits, c’est déjà une timide reconnaissance des pollutions de la rivière par la station d’épuration. Mais cela ne règle pas le problème des nuisances olfactives que nous continuons de subir. Cela fait plusieurs années qu’il est question de « mise aux normes » et de « travaux ». À quand la mise en place d’un comité de suivi de site ouvert à la participation des riverains ?
ADREVE – Association de défense des riverains et de l’environnement du Val de l’Eze (association Loi de 1901)