Les PFAS (polluants éternels) font leur discrète apparition dans l'eau potable du sud Luberon

Une carte interactive publiée par Le Monde le 16 octobre 2025, à partir des données collectées par deux ONG indépendantes (Générations Futures et Data for Good), révèle pour la première fois publiquement la présence de « polluants éternels » dans l’eau potable en Sud Luberon.
La moitié des réseaux de distribution d’eau potable n’ont pas cherché de PFAS au cours des douze dernier mois (cette carte montre les résultats des analyses de PFAS disponibles en France, par unité de distribution d’eau potable (UDI) :

C’est quoi, les PFAS ?
Les PFAS (prononcer « Pifasse »), ou substances per- et polyfluoroalkylées, sont des produits chimiques utilisés depuis les années 1950 pour rendre les objets résistants à l’eau, à la graisse et à la chaleur. On les trouve dans les poêles antiadhésives, les emballages, les vêtements imperméables, certains cosmétiques, ou encore les bâches plastiques contenant des fluors polymères qui se dégradent sous l’effet du soleil ou de la chaleur…
Problème : ils ne disparaissent jamais, s’épandent lentement dans les sols, les rivières, les nappes phréatiques et finissent par s’accumuler dans la nature, se retrouvent dans l’eau potable, et finissent stockés… dans nos corps.
À long terme, certains PFAS peuvent dérégler les hormones, réduire la fertilité, fragiliser le système immunitaire, perturber le foie et augmenter les risques de cancers. C’est pour cela qu’on les appelle les polluants éternels.
C’est pourquoi, avec une prise de conscience progressive, les PFAS sont devenus un véritable enjeu de santé publique.
Pourquoi nous avons décidé de vous parler de cette carte interactive ?
Jusqu’à présent, ces informations étaient éparpillées et difficiles à lire. Les ONG ont rassemblé les analyses officielles, les ont rendues compréhensibles et consultables pour tous.
On peut désormais taper son adresse et voir quels polluants ont été détectés, et à quel niveau.
Une vraie avancée citoyenne pour mieux comprendre la qualité de notre eau ; et cela concerne La Tour-d’Aigues aussi !
Et chez nous, à La Tour-d’Aigues ?
D'après la carte, des traces de PFAS ont été détectées dans notre réseau local d’eau potable.
Cela ne signifie pas un danger immédiat, mais un signal d’alerte à suivre de près.
Notre village, pourtant au cœur du Parc naturel régional du Luberon, n’est donc pas épargné.
Les PFAS voyagent dans les sols, les pluies, les nappes phréatiques : ils finissent par atteindre même les territoires les plus préservés comme le nôtre.
À La Tour-d’Aigues, l’eau potable est gérée par le Syndicat Durance Luberon, un service public qui assure la distribution pour plusieurs communes du Sud Luberon.
Vous pouvez consulter leur site ou les contacter directement pour demander les résultats détaillés des analyses locales : www.duranceluberon.fr
Que peut-on faire, à notre échelle ?
Chacun peut agir, même un peu :
- Limiter les produits contenant des PFAS : éviter les poêles antiadhésives usées, les cosmétiques « longue tenue », les vêtements « déperlants », les bâches plastiques exposées au soleil et/ou à la chaleur, etc.
- Filtrer l’eau à domicile : les filtres à charbon actif peuvent réduire une partie des PFAS.
- Éviter les rejets polluants dans l’eau.
- S’informer et questionner les élus locaux, et votre fournisseur d’eau, comme le Syndicat Durance Luberon, pour encourager des analyses plus régulières et une meilleure transparence.
- Soutenir les associations qui se battent pour une eau plus propre et une information publique indépendante.
- Faire pression sur les industriels et les élus pour accélérer la sortie de ces substances dans la production.
Chaque geste compte. Et plus on en parle, plus les choses bougent.