Plan Climat Air Énergie Territorial : tempête au conseil communautaire

Jeudi 23 octobre 2025, le conseil communautaire du Sud Luberon avait un point sensible à l’ordre du jour : l’évaluation à mi-parcours du Plan Climat Air Énergie Territorial, dit PCAET. Tous les élus de La Tour-d’Aigues ont voté pour ce bilan. Le bilan à mi-parcours du plan a été adopté à une très large majorité, avec une seule voix contre.
Le ton a pourtant été vif. Une élue de Cadenet a dénoncé : « Aucune ambition ! », « Déplorable ! », « Les services ont travaillé, mais le document ne dit rien parce qu’on n’a pas de groupe de travail sur ces sujets ! » Et d’ajouter : « Cela fait deux ans qu’on demande une évaluation, et vous envoyez un document de 120 pages qui ne dit rien une semaine avant le vote », et de conclure, « Vous vous foutez de notre gueule ! »
Derrière ces échanges tendus se cache un enjeu majeur : le climat local. Le PCAET, c’est le plan d’action de la communauté de communes pour réduire les gaz à effet de serre, favoriser les énergies renouvelables et adapter le territoire au réchauffement climatique. Chaque intercommunalité en France doit en avoir un : c’est la déclinaison locale de l’Accord de Paris.
Un plan très général, aux effets encore limités
Le rapport de mi-parcours, présenté aux élus, montre un tableau mitigé. Sur les 27 actions prévues, 7 ne sont pas encore commencées.
Celles qui avancent concernent surtout la communication et la sensibilisation, pas encore les grands changements concrets attendus sur le terrain. Autrement dit : le plan existe, les services travaillent, mais la transformation écologique reste trop lente et trop diffuse.
Les indicateurs environnementaux évoluent peu, faute de projets visibles sur la rénovation énergétique, la mobilité ou les déchets. Le document insiste sur la complexité du suivi : les données sont parfois incomplètes ou trop anciennes (souvent de 2021), et les résultats qualitatifs plus que chiffrés.
Bref, ce bilan à mi-parcours montre que la transition est en route… mais qu’elle patine encore. Le PCAET reste une boussole utile, mais sans moyens renforcés, sans groupes de travail, et sans impulsion politique forte, il risque de rester une belle affiche plus qu’un moteur de changement.
Focus sur La Tour d’Aigues
Le tableau de bord publié par Atmosud permet d’avoir une vision précise, commune par commune, de la situation :

12% de la population est exposée à des concentrations de pollution dans l’air supérieures aux valeurs limites fixée par l’union européenne.
Particules fines : Là où le SRADDET fixe un objectif de réduction de 55% des particules fines dans l’air à horizon 2030, nous en sommes à -13 %.
Gaz à effet de serre : pour l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050, nous en somme à 10,7% de gaz à effet de serre séquestrés.
L’origine des pollutions atmosphériques à La Tour-d’Aigues proviennent principalement de trois secteurs, résidentiels (chauffages bois), transport routier (voitures individuelles), et l’agriculture (viticulture intensive) :

Notre conclusion…
Le climat, ce n’est pas qu’une affaire de gestes individuels.
Les efforts de chacun comptent, bien sûr, mais ils ne suffisent pas. Pour avancer, il faut aussi que les communes, les élus et les intercommunalités s’emparent pleinement du sujet. C’est à leur échelle que peuvent se décider les transports, l’énergie, le logement, ou la gestion de l’eau. Sans volonté politique locale, la transition reste un slogan. Le Plan Climat doit donc devenir un outil vivant, partagé, discuté, corrigé collectivement.
C’est ensemble — citoyens et élus — que nous pourrons passer des mots aux actes.