Rénovation des cours A et B de l’école Lucie Aubrac

Publié le 23 octobre 2024

Une occasion pour lutter contre le harcèlement scolaire et prévenir la reproduction des inégalités de genre !

À l’École Lucie Aubrac, nos enfants ont la chance d’évoluer dans un cadre exceptionnel, au pied du magnifique château Renaissance et avec une vue imprenable sur la vallée d’Aigues. La commune de La Tour-d’Aigues, avec l’aide du Parc Naturel Régional du Luberon et la participation de toute la communauté scolaire se lance dans le réaménagement des cours d’école A et B avec des travaux dès l’été 2025 ! Au-delà de la fonctionnalité, du confort et de l’esthétique de ce nouvel espace pour nos enfants, nous souhaitons attirer l’attention sur l’opportunité que nous offre ce projet : réfléchir ensemble à des aménagements qui encouragent plus d’égalité entre filles et garçons et davantage de variété et de mixité dans les jeux explorés par nos petits.

Exemple le plus flagrant de ces inégalités de genre : dans les cours de récréation, on observe souvent que les garçons prennent la place centrale pour jouer au foot, tandis que les filles s’écartent sur les côtés, reléguées à la périphérie. Pire encore, alors même qu’elles sont littéralement mises de côté, les filles interrogées justifient parfois la situation en rappelant, comme une évidence, qu’elles sont “nulles” au foot. Sans que nous y prenions garde, ces phénomènes qui n’ont rien de naturel, conditionnent nos enfants aux inégalités de genre, perpétuent des stéréotypes sexistes et influencent les comportements à l’âge adulte, renforçant ainsi les inégalités de demain.

Alors, comment aménager une cour d’école contre le harcèlement, et pour plus d’égalité entre filles et garçons ?

Nous pensons que c’est une question pertinente qui devrait figurer au cahier des charges.

Plusieurs recherches et expérimentations ont montré combien l’aménagement et la végétalisation de l’espace des cours d’école impactent directement le bien-être des enfants, la diversité des jeux et la qualité des relations qui s’y développent et le climat scolaire dans son ensemble.

De même, l’aménagement des cours de récréation et l’organisation d’espaces de parole permettraient de réduire les phénomènes de harcèlement scolaire, nous avons apprécié à La Tour-d’Aigues l’initiative consistant à faire des « espaces messages clairs », où les enfants peuvent se parler et parler de leurs affects, « les yeux dans les yeux » lorsqu’un différend les sépare momentanément.

On pourrait imaginer, aussi, de diversifier les espaces. Au lieu d’un grand espace vide au centre, recouvert de bitume, monopolisé par les garçons qui jouent au foot au milieu et les filles en périphérie, il est possible de créer plusieurs zones d’activités : un terrain de sport plus petit, laissant place à des espaces de jeux collectifs comme des parcours de motricité ou des coins de repos et de nature : L’idée serait de proposer des espaces répondant aux besoins des enfants et laissant libre cours à leur créativité en matière de jeu, avec des cabanes ou des bancs, une végétalisation aussi large que possible, pourquoi pas « autogérée » avec l’accompagnement des adultes, permettant aux enfants qui ne veulent pas courir de s’amuser autrement.

En publiant cette note, nous souhaitons contribuer à la réflexion en rappelant les multiples enjeux que soulève l’aménagement de la cour d’école. Outre les intérêts esthétiques et de confort thermique, choisir de végétaliser la cour revêt non seulement une importance pédagogique intéressante de par la proximité avec la nature et le vivant, mais également une dimension véritablement éducative et citoyenne puisque cette démarche est un moyen puissant de lutter contre le sexisme et les situations de violence à l’école.

Dans le cadre du projet de réaménagement des cours A et B de l'école Lucie Aubrac, la Commune de la Tour-d'Aigues procède en collaboration avec le Parc Naturel Régional du Luberon, à une concertation de l'ensemble de la communauté éducative. Un questionnaire a été remis à cet effet aux parents pour réponse avant le 31 octobre.

Pour poursuivre la réflexion, nous avons aimé :